Vaincre la procrastination

et générer le changement
avec l’hypnose en coaching

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«Oublie la perfection, une fissure est en toute chose et c’est ainsi qu’entre la lumière.»
Léonard Cohen[1]

Un des plus gros défis du changement n’est pas de le vouloir mais de se mettre en action pour le manifester. C’est bien là l’enjeu de la « procrastination », soit d’arrêter de juste penser à faire quelque chose et de le faire concrètement.
Ce terme vient du latin et serait apparu au XVe siècle :

  • Pro = En avant
  • Crastinus = Du lendemain ou demain

La procrastination, c’est cette incapacité à se mettre au travail par rapport à une tâche précise, à aller de l’avant et à systématiquement, et de manière chronique, reporter à plus tard ses actions, au lendemain et au surlendemain, etc. et ce, de manière excessive ou inutile. Cet état d’esprit dérangeant occasionne habituellement du stress, de la honte et de la culpabilité.

Comment se fait-il que même lorsque nos rêves sont stimulants, même quand le désir d’atteindre notre objectif est grand, même quand on sait que l’on serait fier de nous et que l’on se sentirait allégé d’avoir enfin fait ce qui devait l’être, il est fréquent que la procrastination s’installe ?

Dès la Grèce ancienne, on retrace dans « Protogoras » de Platon, que Socrate réfléchissait déjà au fait qu’une personne ne remettra pas en question une action qu’elle a posée si selon elle, il s’agit de la meilleure décision.
Aristote pour sa part, décrivait cet état de faire contre son bon jugement « Akrasia », ce qui se traduit par « faiblesse de la volonté ».

Quant à lui, le philosophe Démocrite écrivit : « Reportez toujours les choses et vous n’atteindrez jamais vos objectifs ». 

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Comment la procrastination se manifeste-t-elle ?

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Il faut croire que peu de choses ont changé depuis le Ve siècle avant J.-C. pour corriger cette incapacité à agir ou cette tendance à reporter les actions et les décisions. En fait il y aurait même une recrudescence.
Dans une étude faite par Piers Steel, professeur à l’université de Calgary au Canada, psychologue industriel et organisationnel[2], il semblerait que la procrastination serait en progression. En 1978, 5 % de la population se considérait comme procrastineurs; en 2007 cela atteindrait 26 %.

Mais comment cela se manifeste-t-il exactement ? Roland Paulsen affirme dans son livre « Empty Labor » (2014), que les salariés consacrent 1,5 à 3 heures par jour à faire autre chose que leur travail. N’y aurait-il pas un lien avec l’enquête sociale générale de Statistique Canada, datant de 2010 qui a révélé que 27 % des Canadiens jugeaient leurs journées de travail comme extrêmement stressantes, dont 62 % disaient que leur travail était leur principale cause de stress.[3]

Ainsi le stress serait une cause majeure de procrastination et le fait de procrastiner engendrerait du stress. « Il est clair que le stress est un état négatif émotionnel qui peut être à la fois la conséquence et la cause de la procrastination. »[4]. Quel bel exemple de boucle infinie !

Selon Fuschia Sirois, les situations stressantes rendent la gestion et la régulation émotionnelles plus « challengeantes » et par conséquent augmentent la vulnérabilité à procrastiner.
Puis, dans une étude réalisée par TaskRabbit en collaboration avec l’institut de sondage OpinionWay en 2022, on y révèle que :

  • 69 % des Français remettent certaines tâches au lendemain par manque de motivation.
  • 59 % d’entre eux le feraient par manque de temps.

Le stress au travail, selon Malikeh Beheshtifar dans la conclusion de son article, est l’un des facteurs évidents de tension, de confusion et de procrastination.[5]
Si vous vous surprenez à dire ou à penser l’une des phrases suivantes, il est fort à parier que vous connaissez bien la procrastination :

  • « Ce n’est pas le bon moment. »
  • « Je n’ai pas tout ce qu’il faut pour commencer. »
  • « J’ai trop de choses à faire en ce moment. »
  • « Je démarrerai cela la semaine prochaine. »
  • « Je veux mais il y a toujours un empêchement. » 
  • « Non… pas tout de suite, je ne suis pas prêt ! »
  • « Encore quelques jours… »
  • « Cela viendra… »
  • « J’ai encore du temps. »
  • « Il fait trop beau, je vais profiter de l’extérieur. »

Ces pensées stimulent la non-action en validant qu’il y a de bonnes raisons de ne pas faire tout de suite et ce, peu importe que la cause soit consciente ou inconsciente. Le manque d’action ou le manque de courage peut saboter les meilleurs plans d’avancement ou de finalisation de projets en cours ou carrément laisser les projets en suspens pendant des années.

Quels en sont les enjeux réels ?

De nos jours, les chercheurs parlent de plusieurs causes et facteurs entourant la procrastination.

  • Manque d’apprentissage et de maîtrise de soi.
  • Manque de confiance en soi.
  • Peur de l’échec.
  • Baisse de la motivation.
  • Le désir de récompense immédiate.
  • Un dérèglement émotionnel ou une mauvaise gestion des émotions.
  • Fatigue, manque d’énergie et surcharge de travail.
  • Difficultés de concentration ou de centration.

Il est important de savoir que la procrastination peut survenir aussi dans les cas de trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) qui génèrent des difficultés d’attention et du contrôle de soi.

Selon le psychologue Walter Mischel[6] (1930-2018) de l’Université Stanford, spécialiste de l’étude de la personnalité et de la psychologie sociale et des notions de la volonté, la procrastination serait principalement due à un manque d’apprentissage de maîtrise de soi.
Pour Sigmund Freud[7], ce phénomène serait en lien avec un manque de confiance en soi lié à l’ego et une crainte de l’échec qui entrave l’action. Ces tâches non complétées permettent de protéger l’ego.

La théorie de la motivation temporelle, développée par Piers Steel et Cornelius J. König[8], énonce que la procrastination se manifeste quand la motivation de la personne est basse. Cela peut être dû à un objectif peu stimulant, une faible probabilité de réussite, un trop grand délai de réalisation dans le temps avant d’atteindre un objectif et une crainte face aux délais, à la durée et aux dates limites.
Cette théorie suggère aussi que les personnes prioriseraient les activités qui ont le plus d’intérêt pour eux et remettraient donc à plus tard les tâches jugées non essentielles à leur vie présente. Voici l’équation de cette théorie : La motivation = l’efficacité personnelle x la valeur importante atteinte divisée par 1 + l’impulsivité x les délais à compléter la tâche.[9]

Dans un autre ordre d’idée, neurologiquement parlant, la procrastination est un combat entre le système limbique, cerveau reptilien, qui déclenche les émotions et le cortex préfontal qui raisonne au lieu d’être contrôlé par des stimulus et des programmations, comme l’explique le psychologue et Dr. Tim Pychyl[10]. Ainsi il s’agirait d’un dérèglement émotionnel qui privilégie le mieux-être à court terme.

Une équipe de chercheurs allemands[11] ont découvert que les procrastinateurs chroniques avaient une amygdale plus grosse, ce qui aurait une incidence sur le système lymbique qui amène les émotions qui sont liées à la zone du cerveau impliquée dans notre capacité à prendre des décisions. Chez ces personnes, les connexions entre l’amygdale et le cortex cingulaire seraient moins importantes.

Selon le psychiatre Dr. Jean-Christophe Seznec[12], la procrastination provient de nos anxiétés et d’un besoin de gestion émotionnelle et de repos mental. Ainsi ce serait ce qui empêcherait l’action immédiate. Notre système émotionnel bloque l’action de faire ce que l’on doit faire[13].

Voici des exemples de discours immobilisant :

  • « Je n’aime pas faire ça. »
  • « Je me sens obligé et je résiste. »
  • « Ce n’est pas agréable. »
  • « Cela m’ennuie. »
  • « Ça ne me tente pas. »
  • « Cela ne sert à rien ! »
  • « Je déteste ça… »
  • « Je n’ai vraiment pas envie de faire ça ! »

L’association « émotion négative » et « tâche à faire » crée souvent un évitement de responsabilité surtout dans le cas où, advenant le cas qu’une personne ne fait pas une tâche, personne ne la fera à sa place, ce qui pourra occasionner des conséquences encore plus désagréables ultérieurement ou qui s’avéreront coûteuses en énergie, temps et argent.

Il me vient à l’esprit la quantité de gens qui attendent à la dernière minute pour finaliser leurs impôts ou qui dépassent carrément la date limite de remise et qui doivent ainsi payer des pénalités et des intérêts ou se créent des dettes fiscales. Je dois dire qu’en tant que coach, j’ai souvent entendu ce genre de situation vécue par la personne elle-même ou par ses enfants, son conjoint, etc. Vouloir responsabiliser la personne est loin d’être la bonne approche alors que la plupart du temps, les causes sont liées à des facteurs souvent inconscients.

Plusieurs chercheurs affirment que les gens tergiversent en évitant les tâches qui suscitent en eux des états émotionnels négatifs. En esquivant ces tâches, elles régularisent leur état mental.

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Photo : https://www.radiofrance.fr/franceculture/procrastination-c-est-la-taille-de-l-amygdale-qui-compte-3236628

Arrêter de procrastiner

Vous retrouverez dans plusieurs livres et sur Internet beaucoup de suggestions pour arrêter de procrastiner mais elles sont principalement orientées vers les capacités mentales et la volonté :

  • 1Définir vos objectifs réalisables.
  • 2Demander à quelqu’un de vous aider avec la tâche.
  • 3Hiérarchiser selon l’importance des choses à faire et morceler les tâches.
  • 4Prendre soin de votre sommeil, alimentation, gestion du stress, etc.

Ces propositions ne génèrent pas toujours des résultats. Pourquoi ? Car il y a d’autres facteurs inconscients à l’œuvre.

En quoi l’hypno coaching peut-il générer de l’engagement et de la motivation ?

L’hypnose est la discipline de la connexion à son intérieur, l’inconscient. Ce qui fait d’elle l’outil parfait pour travailler sur la gestion émotionnelle et la négociation des parties conflictuelles. Elle permet aussi la restitution de la communication entre les parties internes pour générer un alignement, pour changer des éléments motivateurs non aidants, pour compter sur les échanges entre les divers cerveaux (selon la théorie des trois cerveaux : la tête, le ventre et le cœur), et finalement pour stimuler le mouvement de la volonté à l’action.

Ainsi le coaching et l’hypnose s’avèrent une alliance très puissante pour déjouer le mental et reprogrammer l’inconscient.

Lorsque l’on est coach, il ne s’agit plus uniquement de trouver du sens pour faire avancer nos projets en autocoaching par exemple, mais surtout de bien guider nos clients à réaliser leurs objectifs. Ainsi la session de coaching ne demande pas uniquement d’être présent pour les aider à clarifier ce qu’ils veulent, ni seulement de savoir comment ils peuvent s’y prendre pour le faire arriver mais surtout de les motiver à passer à l’action. Et pour cela, il ne suffit pas de les accompagner à trouver la direction qu’ils veulent prendre mais surtout de les engager à activer leurs ressources, dans le but de ne plus éviter ou reporter ce qui est perçu comme désagréable pour eux.

Selon certains psychologues, le plus grand découragement vient du manque d’entrain physique ou psychologique pour aller là où on sait que l’on devrait être, pour faire ce que l’on sait que nous avons besoin de faire pour évoluer, pour dire ce que l’on sait que l’on doit dire pour se respecter.

L’immobilisme nous guette alors et cela peut entraîner de la culpabilité. Puis, on se rabaisse, notre estime de nous-même en prend un coup, le tout causant une perte de confiance en nous et en nos capacités.

Face au découragement et au manque de motivation, le rôle du coach consiste alors à mettre à jour la stratégie inefficace du coaché pour la comprendre dans un premier temps et pour ensuite pouvoir reconnaître le déclencheur, c’est-à-dire quand le processus risque de démarrer. Il est alors possible de changer le déclencheur par différentes techniques favorisant le travail avec l’inconscient comme en EMA / AMOTM par exemple, lorsque le mouvement oculaire dirigé dans un lieu spécifique active des ressources inconscientes codées dans la mémoire,[14] ou avec le protocole « Gestion de l’information émotionnelle » que j’ai développé avec l’approche EMA / AMOTM.

La procrastination est reliée aussi à une gestion émotionnelle prônant le « être bien maintenant » au lieu du « inconfortable maintenant pour être fier et satisfait de ce qui sera réalisé », grâce aux inductions hypnotiques et aux protocoles de gestion des émotions (comme celui de « La baisse de la charge émotionnelle).[15]

L’Hypno Coach peut aussi aider à générer des stratégies gagnantes, soit en activant des ressources passées et des stratégies constructives déjà acquises comme cela se fait en PNL (Programmation neurolinguistique) ou soit en transférant au conscient des compétences modélisées par l’inconscient, comme on peut le suggérer à l’inconscient avec l’hypnose.

C’est là tout l’art de la méthodologie du coaching de stimuler la mise en action. Cependant une bonne partie de la motivation est basée sur des filtres totalement inconscients pour la majorité des personnes qui reproduisent alors, sans s’en rendre compte de vieux schémas préprogrammés dans l’inconscient. D’où l’intérêt dans le cadre de la procrastination, du manque d’engagement et de motivation, d’acquérir des outils, des protocoles et des techniques d’influence et de changement reliant l‘inconscient au conscient. Le coach pourra ainsi, avec l’hypnose, orienter les recherches de ressources et l’activation de compétences afin que le coaché se valorise, augmente son estime de lui-même et mette en place des stratégies gagnantes pour contrer des comportements limitant l’atteinte de son objectif.

La mise en action devient alors possible :

  • C’est aujourd’hui que ça se passe. »
  • « Je passe cette action avant les autres qui étaient plus tentantes ou plus satisfaisantes. »
  • « Je choisis de recevoir une plus grande récompense plus tard plutôt qu’une plus petite immédiate. »
  • « Donner cours à ces tentations maintenant ne me fera pas sentir mieux plus tard. »
  • « Ce n’est pas un challenge de gestion du temps mais de gestion émotionnelle et de régulation émotionnelle. »
  • « Je tasse et met de côté tout le reste car ceci doit être fait aujourd’hui. »
  • « Peu importe tout ce qui est à faire aujourd’hui, ma priorité est de finir cela pour passer à autre chose. »

Ainsi le coach n’est pas uniquement présent pour guider les coachés à clarifier ce qu’ils veulent, donc pas seulement à savoir comment ils peuvent s’y prendre pour faire arriver leur objectif. L’hypno coach est là surtout pour activer la motivation intrinsèque, la motivation qui provient du moteur interne du coaché, à passer à l’action une fois qu’il a trouvé la direction qu’il veut prendre afin de valoriser les résultats.

L’hypno coach invitera l’inconscient du coaché à activer les ressources de régulation du stress, puis à mettre en place des stratégies d’acceptation de faire ce qui est moins tentant, mais qui est obligatoire ou nécessaire, pour actualiser ses potentiels et répondre aux divers besoins de base selon la pyramide du psychologue humaniste, Abraham Maslow (1908-1970) : les besoins physiologiques et la sécurité, dans un premier temps.[16]
Passons de procrastinateurs à « promotivateurs ».

Pour en savoir plus sur l’auteure et les formations qu’elle anime en EMA / AMO™, en hypnose, en coaching et en PNL, visitez : www.lapnl.ca

1 https://www.youtube.com/watch?v=c8-BT6y_wYg”, Leonard Cohen – Anthem (Live in London). Forget your perfect offerings, everything has a crack in it that’s how the light gets in.
2 Steel Piers, (2007). The nature of procrastination: a meta-analytic and theoretical review of quintessential self-regulatory failure.
3 https://www23.statcan.gc.ca/imdb/p2SV_f.pl?Function=getSurvey&SDDS=4504
4 Sirois, Fuschia M. (2023). Procrastination and stress: a conceptual review of why context matters. Department of psychology, Durham University UK.
5 Beheshtifar, Maliketh, Hadis Hoseinifar, Mahmoud Nekoie Moghadam (2011). Effect procrastination on work-related stress. European journal of Economics, finance and administrative sciences.
6 Mische, Walter (1996), Personality and Assessment.
7 Ferrari, Joseph R., Judith I. Johnson, William G. McCown (1995).
8 Steel, P., Konig, C. J. (2006). Integrating Theories of Motivation”.
9 Steel, Piers (2007). The Nature of Procrastination: A Meta-Analytic and Theoretical Review of Quintessential Self-Regulatory Failure”.
10 Psychyl, Timothy A. (2010). The Procrastinator’s Digest: A Concise Guide to Solving the Procrastination Puzzle.
11 Schlüter, Caroline, Chrsitoph Fraenz, Malies Pinnow, Patrick Friedrich (2018). The Structural and Functional Signature of Action Control. Psychological Science.
12 https://www.youtube.com/watch?v=jw65imGFeZU, Jean-Christophe SEZNEC – Médecin psychiatre.
13 Flett, Gordon L., Kirk R. Blankstein & Thomas R. Martin () 1995. Procrastination, negative self-evalutation, and stress in depression and anxiety. The Springer series in social psychology.
14 https://www.youtube.com/watch?v=OVUmoQ5fDhM&t=3s, Conférence et démonstration d’Isabelle David, EMA / AMO Noumea.
15 David, Isabelle (2007). Manuel du praticien en hypnose Ericksonienne, IDCom International inc., p. 36.
16 Maslow, Abraham Harold (2023). Devenir le meilleur de soi-même : besoins fondamentaux…, éditeur Eyrolles.

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