PNL – Article “Les problèmes d’éthique en affaires, ça commence à faire !”

par Isabelle David

Dans un marché où tous les coups semblent permis, où la corruption est présente et la manipulation souvent reine, est-il payant d’être honnête ? Peut-on respecter nos valeurs personnelles en étant soucieux du bien commun et de celui de l’entreprise ? Comment peut-on concilier nos besoins et ceux du domaine des affaires ? Peut-on être propriétaire d’une entreprise éthique et demeurer en affaires ? Qu’est-ce que le respect en vente ? Comment, en tant que consommateur, peut-on éviter de se faire manipuler ? Tant de questions qu’il est légitime de se poser car les enjeux croissants d’argent et de pouvoir nous mènent à questionner les comportements des entreprises et de certains de leurs employés. C’est la crise éthique!

Sujet chaud à travers le monde, l’éthique ou le manque d’éthique du milieu du travail a un impact majeur sur le monde des affaires de demain. Partout, sur la planète, des dirigeants d’entreprise se positionnent en faveur de l’éthique : « Je suis inquiet pour la génération suivante. Les jeunes ont des affaires une vision western : gagne celui qui tire le plus vite. Pour être riche il faut être malhonnête… » (témoignage de responsable d’entreprise en France.) Même au Québec, les questions sur l’éthique et le changement des mentalités sont essentielles « Je suis persuadé qu’elle (l’éthique) doit être accomplie dans les plus brefs délais, si nous voulons que nos successeurs – la jeunesse d’aujourd’hui – évitent les pièges du «Je m’en-foutisme» traditionnel, et contribuent à bâtir une société plus respectueuse de la dignité de chaque être humain » (Donald G. Wayland, Université Laval)

Mais comment se vit donc l’éthique et la déontologie au travail si on est propriétaire d’une entreprise et à quels problèmes sommes-nous confrontés ?

Se peut-il que réussir en affaires soit seulement la panacée des abuseurs, des profiteurs, des menteurs et des personnes sans scrupule ? Comment résoudre l’impasse du milieu traditionnel des affaires ? Comment faire des affaires sans se faire avoir ou sans être un requin vorace attaquant sa proie ? Nos modèles traditionnels de PDG de compagnie ressemblent plus souvent à ceux d’un tyran et tortionnaire, plutôt qu’à ceux d’un être épanoui et généreux. Comment peut-on espérer créer des gens d’affaires sains et heureux, si ce que nous montrent les marchés internationaux et la mondialisation est que la réussite financière passe par la trahison et l’envie ?

C’est pas toujours facile, mais il est essentiel et payant d’être honnête. Les valeurs morales telles que ne pas trahir sa promesse, ne pas voler, ne pas chercher la vengeance, respecter la confidentialité et la liberté des autres, ne pas abuser de son pouvoir, éviter les conflits d’intérêt, ne pas intimider, frauder, faire du chantage, ne pas faire de marketing abusif, etc. sont quelques éléments importants de l’installation d’un climat de confiance. L’éthique en affaire est la valeur ajoutée qui propose des actions permettant l’augmentation de la productivité et de la performance de l’entreprise. C’est l’établissement d’un climat de commun accord entre tous les intervenants au travail. C’est la transparence et la communication efficace qui permet à chacun de se respecter dans sa différence et d’agir en lien avec les valeurs et la culture de l’entreprise. Bref, l’éthique en affaires est d’être en affaires avec soi, avec nos collègues, avec nos clients et fournisseurs et avec l’entreprise qui nous embauche. Cela requiert parfois des efforts afin de modifier les comportements et prendre le virage de l’éthique.

L’éthique commence par soi, par notre perception de ce qu’est l’éthique, de nos valeurs, de notre morale et du respect de notre mission de vie, de cette légende personnelle qu’il nous est essentiel d’intégrer autant au travail que dans tous les autres domaines de notre vie. Car en réalité, qui, parmi nous, désire réellement être non-éthique ? Être reconnu comme étant une personne inhumaine et sans aucun respect pour ses employés, collègues et compétiteurs ? Très peu d’entre nous en fait et très peu se sentent à l’aise dans le marché financier actuel. Alors, certains décident d’être hors norme et de faire des affaires différemment. D’autres, à cause du conflit que cela crée avec eux-mêmes, n’arrivent pas à atteindre la réussite qu’ils savent qu’ils méritent. Certains dissocient leur vie professionnelle et leur vie personnelle, créant ainsi des expressions du genre: « Je suis dur en affaires c’est vrai, mais c’est nécessaire, sinon je ne survivrais pas. Ma nature, cependant, est d’être doux comme un agneau ». On finit par croire l’adage : « les affaires sont les affaires, il n’y a pas d’amis. ». On devient différent, à la limite une autre personne, selon le contexte. Et même si très peu souhaitent réussir en affaires et échouer dans leur vie personnelle, malheureusement cela est souvent le cas. Par contre, il est rare qu’une personne en affaires soit heureuse de l’être si cela met en péril l’atteinte de ses objectifs de vie. Comment se fait-il qu’on en arrive là ? Est-il obligatoire de réussir seulement un aspect de notre vie et de compromettre tous les autres ? Bien sûr que non. Alors que se passe-t-il ?

Nous oublions l’essentiel, qui est l’atteinte de notre mission de vie et le respect du chemin qui est le nôtre. Soyons en affaires avec notre coeur et notre âme et permettons-nous de réussir financièrement, malgré le fait d’être une bonne personne! Faisons la promotion de valeurs positives telles que l’honnêteté, la tolérance, la vérité, le respect, la loyauté, la rigueur, l’écoute, la collaboration etc.. Il est crucial, pour réussir son être en affaires, d’appliquer une éthique respectueuse de nos critères et de notre chemin de vie.

Répondez aux questions fondamentales suivantes : Qu’est-ce qui est important pour moi dans ma vie ? Ce que je vis présentement est-il en lien avec ma légende personnelle ? Que dois-je faire pour atteindre mon but de vie ? Ces réflexions permettent d’harmoniser notre vie professionnelle et font ainsi mentir les schémas traditionnels de gens d’affaires dénués d’humanité. Nous devenons alors une meilleure personne d’affaires, ce qui demande de devenir un meilleur être humain.

Si l’on souhaite réussir dans tous les aspects de notre vie, nous devons définir clairement nos rêves, espoirs, valeurs et croyances. Ceci, dans le but de se réaliser et de réaliser le but ultime de notre vie. Comme Montaigne l’a si bien dit: « Le chef-d’oeuvre glorieux de l’homme est de vivre selon sa raison d’être ». Encore faut-il la découvrir, ce qui est fondamentalement important pour nous. Quel est le sens que nous donnons à notre vie ? Pourquoi choisissons-nous d’être en affaires ? Quelle est notre définition de la réussite ?

Lors de conférences et ateliers que j’anime pour les gens d’affaires, je leur pose souvent la question: « Qu’est-ce qui est important pour vous, dans le fait d’être en affaires ? » et j’ai régulièrement entendu des : « Je le fais pour me faire plaisir », « J’aime relever des défis », « Je chéris mon autonomie », « Je m’affirme », « Ça me valorise ». Notre motivation, ce qu’il y a de plus fondamental en nous, provient rarement du seul fait de gagner des sous. « Gagner de l’argent » est très peu cité comme élément de motivation et lorsqu’il l’est, il ne vient que loin après d’autres valeurs et ce, même pour les gens d’affaires très fortunés. Mais vous, qu’est-ce qui vous pousse de l’avant ? Définissez et découvrez les émotions qui donnent un sens à votre vie en répondant aux questions suivantes:

  1. J’aimerais vivre dans un monde … Ma vision de vie est de créer un monde …
  2. Ce que j’aimerais faire (ou ce que je fais), afin d’offrir ma contribution aux autres est … Je vais le créer en faisant …
  3. Les qualités qui me décrivent le mieux sont … Je vais manifester … tout en vivant ma mission.

Reprenez les énoncés des points 1, 2 et 3 et composez une phrase qui reflète votre mission de vie. Maintenant, il ne reste qu’à l’incorporer au domaine des affaires, afin d’appliquer votre processus décisionnel d’éthique, car nos choix éthiques reposent grandement sur notre vision du monde la meilleure.

Que l’on soit patron, employé, vendeur ou acheteur, dans un contexte d’éthique, le respect et la communication sont des éléments clés. Ainsi, dans une situation de confrontation ou de manque d’éthique, on pourra utiliser un modèle d’intervention suivant des étapes saines respectant des principes importants pour toutes les personnes concernées. Prenant en considération que nous sommes influencés, dès le départ, par notre propre code de déontologie, voici un modèle fonctionnel d’intervention en éthique que vous pourrez utiliser au travail :

  1. Identification claire du dilemme éthique.
  2. Établissement des faits et des personnes concernées.
  3. Clarification des valeurs et vision étant en jeu ou en conflit.
  4. Découverte des solutions possibles et de leurs conséquences.

L’application et la mise en place de processus d’intervention en éthique permettent de créer un monde plus humain où il fait bon vivre. Ainsi, la morale des affaires est un enjeu important dans la réussite personnelle et professionnelle pour chacun de nous. Alors, disons ensemble : « Les problèmes d’éthique en affaires, ça va faire ! ». Et passons à l’action en instaurant dans nos milieux encore plus d’honnêteté, de transparence et de respect. L’éthique en affaires, c’est l’affaire de tous.

Isabelle David,
Maître Enseignant Certifié en PNL de l’INLPTA et de la SIEPNL / ISNLPT

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Titre de l’article : Les problèmes d’éthique en affaires, ça commence à faire!
Écrit par : Isabelle David
Publié : Ressources Pro (02-2013)